Les difficultés sociales et la précarité des stagiaires en formation, le changement du métier de formateur

Depuis plusieurs années les CEMEA Occitanie observent que les difficultés sociales et/ou de précarité de certains stagiaires invalident leur parcours de formation dans de bonnes conditions, malgré toutes les mesures d’adaptation pédagogiques mises en œuvre au cours des formations.

En 2019, nous avons mené une évaluation des situations individuelles préoccupantes repérées au sein de la formation de Moniteurs Educateurs (ME) et ce depuis les promotions entrées en formation en 2016.

Entre 2016 et 2019, 239 nouveaux stagiaires sont entrés en formation ME et 53 ont été concernés par des difficultés ayant affectées leur formation (soit 22%). 32 ont dû suspendre leur formation ou y renoncer. Cette proportion augmente significativement chaque année.

Nous formons des personnes en situation de handicap reconnue par la MDPH (moyens de compensation mis en oeuvre avec des partenaires spécifiques), et nous accueillons des personnes qui se révèlent d’une situation de handicap invalidante, non diagnostiquée et non reconnue. Il s’agit souvent de personnes souffrant de « dys ».

Nous accompagnons également des personnes qui doivent faire face à des situations de précarité complexes. Certains dorment dans leur voiture, d’autres sont contraints de travailler plusieurs heures par semaine pour subvenir à leur minimum vital ;  certains ne savent pas comment ils vont pouvoir se rendre sur leur lieu de stage ; pour d’autres, la solidarité pendant les périodes de regroupement en centre de formation est l’occasion de bénéficier de repas partagés.

Ces quelques éléments transforment donc le métier de formateurs. Il est question aujourd’hui pour ces professionnels d’accompagner à l’obtention d’un DE et à l’identité professionnelle, mais aussi de sécuriser des parcours, de prévenir les décrochages, d’accompagner les interruptions de formation et d’étayer de nouvelles orientations de parcours de vie. 

Les formateurs s’adaptent, se mobilisent et cherchent des solutions en faveur du public. Cette « nouvelle » mission, non reconnu (et parfois non connu) de nos financeurs, prend aujourd’hui plusieurs formes qui doivent être considérées.

La mobilisation pour une dynamique de recherches actions se poursuit, d’autant que depuis le début de la crise sanitaire les difficultés des jeunes stagiaires sont accrues.