L’Education nouvelle passe aussi par l’ouverture au monde et l’échange continu. Le projet d’un service civique à l’étranger avec El Abrojo, membre de la FICEMEA, pour faire vivre le partenariat.
Abre los ojos, ouvre les yeux. « Las plantas de abrojos » sont des plantes piquantes à fleurs jaunes que l’on peut rencontrer en Uruguay, qui s’accrochent aux habits des promeneurs, piquent la peau et qu’ils gardent ainsi le reste de leur randonnée. C’est dans cette idée d’accroche permanente tout le long de son chemin de construction de soi, mais aussi pour bâtir une société solidaire et plus juste que s’est créée l’Organisation Non Gouvernementale qui a pour nom « El Abrojo ». Cela passe par un accompagnement, un soutien, une écoute et des moyens d’expression sur la durée.
C’est le fruit d’un groupe de personnes qui veulent lutter contre différentes formes d’inégalités et d’exclusion, faire face à plusieurs crises. En 1988 l’Uruguay commence à panser ses plaies encore ouvertes après 15 ans de dictature militaire. A cette époque, ils ouvrent un espace à Montevideo « où l’on peut faire des choses sans restrictions ». Un espace de création, d’expression et d’accompagnement. L’idée est de travailler avec, faciliter, sans être une institution, une structure sociale.
Depuis sa création, El Abrojo a évolué en lien avec l’histoire politique de l’Uruguay, très progressiste à partir de 2004. Si cet espace n’était pas vaste à ses débuts, aujourd’hui de nombreuses problématiques s’y sont ajoutées ou greffées (drogues, insertion professionnelle, développement durable…) ce qui a diversifié et décuplé les activités proposées.
El Abrojo rassemble une multitude de dispositifs orientés en majorité vers les jeunes et les enfants. C’est un accueil de jour, un atelier autour de la radio, un conseil sur la vie quotidienne, un lieu d’écoute, de partage, d’alphabétisation, c’est encore de la formation, retrouver une autonomie et une estime de soi, un bus qui parcours les quartiers… c’est beaucoup d’autres choses mais c’est aussi un lieu d’Education nouvelle. La liste est longue et non exhaustive car c’est une ambition des personnes qui font vivre la structure. Les mots d’ordre sont « actions, actions, actions » avec « innovation ». Le but étant de ne pas perdre sa capacité d’innover, de proposer des solutions créatives et de faire face aux nouveaux problèmes comme aux anciens.
On peut légitimement se questionner maintenant sur le statut de l’ONG qui ne se voyait pas comme une structure sociale à son commencement. Ce n’est plus un espace mais de nombreux espaces y compris la rue et peut-être surtout la rue…
La dimension politique fait aussi partie intégrante de l’association qui « estime nécessaire d’agir dans le débat public et politique » notamment sur les droits humains, les politiques sociales et la question de la citoyenneté.
Partenaire de la FICEMEA depuis peu, El Abrojo est une structure qui présente des dispositifs à partir desquels chacun peut créer et expérimenter des activités socio-éducatives sur de nombreux thèmes. Elle est aussi conventionnée pour accueillir des volontaires en service civique. Pablo MOREAU SABATINI, qui a débuté son volontariat le 2 septembre dernier, va tenter l’expérience pendant 9 mois de début novembre 2019 à fin juillet 2020. Son projet est d’intégrer un dispositif existant déjà là-bas et de développer un travail autour de l’accès à la culture, l’égalité des genres et si possible sur la laïcité. En plus de cela, il sera amené à observer les pratiques uruguayennes, échanger sur celles-ci et apporter son expérience des CEMEA. Cet échange permettra également de marquer un peu plus ce nouveau partenariat international et d’ouvrir de nouvelles portes.
Pour plus d’informations :
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